L'Empire inachevé. Le royaume de Germanie, d'Otton Ier (936-973) à Frédéric II (1212-1250)

Glossaire

A-F
Canossa

Pour obtenir le pardon du pape, Henri IV franchit les Alpes à marche forcée pour rencontrer le pape réfugié au château de Canossa. Pendant trois jours, l'empereur se rend au pied du château en vêtement de pénitent, pieds nus dans la neige (25-27 Janvier). Le pape n'a d'autre possibilité que de le recevoir et de lui donner l'absolution le 28 janvier, contre la promesse de venir en Allemagne régler lui-même le différend entre les princes et le roi. Les Grands décident de passer outre le pardon pontifical et élisent, le 15 mars, Rodolphe de Rheinfelden.

Concile d'Hohenaltheim

Dès son accession au pouvoir en 911, Conrad I se retrouve en butte à l'hostilité des Grands, qui entendent bien lui faire comprendre qu'il ne peut prétendre gouverner au-dessus d'eux. Face à cette révolte généralisée, Conrad bénéficie du soutien sans faille de l'Eglise. Un synode réuni à la hâte en 916 à Hohenaltheim (Bavière) menace les rebelles des sanctions ecclésiastiques (excommunication) en vertu de l'obéissance due à l'autorité royale, mise ainsi sur le même plan que la soumission au pouvoir divin.

Francie Orientale

Partie orientale du grand royaume des Francs crée par Charlemagne, qui regroupe les duchés de Bavière, Saxe, Souabe et Franconie. Elle trouve son origine dans le partage de Verdun, en 843 entre les 3 héritiers de Louis le Pieux : la « Francie occidentale » de Charles le Chauve, la « Francie orientale » de Louis, surnommé « le Germanique ». La partie centrale, ainsi que le titre impérial, sont attribués à Lothaire.

G-Z
Grands

Sous ce terme, on rassemble les principaux membres de la haute aristocratie dirigeante du royaume, désignés en latin par les termes de potentes (les puissants), de proceres (les grands, les nobles, l'aristocratie dirigeante) ou de principes (les princes, les premiers). A la petite dizaine de familles aristocratiques à la tête des duchés composant le royaume, s'adjoint rapidement la trentaine de prélats constituant le corps des évêques et archevêques du royaume.

Primauté

En traduisant le terme neutre de beneficium (bienfait), employé par le légat pontifical Roland Bandinelli, par celui de Lehen (« fief »), le chancelier impérial Rainald de Dassel relance la querelle entre Empire et Papauté. Ainsi traduite, la phrase des envoyés pontificaux assimile l'Empire à un fief dont le pape serait le maître, ce qui est, aux yeux de l'empereur, inacceptable. Malgré les clarifications ultérieures, l'incident marque le départ de ce que l'on appelle la « Querelle du Sacerdoce et de l'Empire », qui n'est que le prolongement de la précédente.

Servicium regis

A côté des biens propres du roi, les revenus de la couronne sont assurés par le servicium regis, ou service du roi, qui constitue non seulement la base économique du système aulique, mais aussi du système royal lui-même, lui assurant une survie économique et matérialisant les obligations des uns et des autres envers le roi. Alors qu'elles disparaissent rapidement dans les royaumes de la chrétienté latine (dès la fin du IXe siècle), les obligations dues à la couronne par les Grands du royaume demeurent bien vivantes en Germanie. Le terme désigne l'ensemble des obligations que les grands (princes, vassaux, évêques), doivent au roi : fodrum (droit de feu ou de ravitaillement), gistum (droit de gîte ou d'hébergement), servitia (services divers, en particulier militaire). Le rôle de l'hébergement (fodrum) reste fondamental : alimentation, entretien des troupes, service armée et service de cour continuent de s'effectuer comme dans le passé : archaïsme qui maintient vivant la structure de l'Etat royal. Otton I fait du service un système de gouvernement, soigneusement codifié et organisé. Domaines royaux, monastères, évêques, villes, princes sont mis à contribution, sous la forme de dons annuels (dona annualia).

Système informel mais efficace

Ce mode de fonctionnement a pu être qualifié de Reichskirchensystem, sous-entendant une institutionnalisation de ce qui ne ressort cependant que d'un ensemble de pratiques suffisamment établies pour se montrer solide et efficace, y compris au moment des crises dynastiques, comme en 983, à la mort prématurée d'Otton II. Son fils Otton III, âgé de 3 ans et violemment contestée par les Grands, bénéficie du soutien sans faille de l'Eglise.

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