La colonisation de l'Irlande (années 1670-1680) selon l'économiste William Petty

Que les Irlandais sachent qu'il y a toujours eu et qu'il y aura toujours des hommes mécontents de leur condition présente en Angleterre, prêts à tous les exploits et à tous les changements, et en nombre plus que suffisant pour éteindre toutes les insurrections qu'ils pourraient soulever et entretenir.

Aussi, rejetant tout moyen militaire pour organiser l'Irlande, et pour lui assurer la paix et l'abondance, ce que nous proposons tendra à la permutation des deux peuples et à l'établissement d'une solide union d'intérêts sur des principes naturels et durables [...].

Sur les 600 000 Irlandais pauvres [...], il n'y a pas plus de 20 000 femmes célibataires et nubiles et il n'y en aurait pas plus de 2 000 par an à grandir ou à devenir nubiles. Par conséquent, si la moitié de ces femmes était transportée pendant une année en Angleterre et l'autre moitié l'année suivante, si on en plaçait une dans chaque paroisse et si on transportait autant d'Anglaises pour les marier aux Irlandais et améliorer leurs habitations en les limitant à une maison et un jardin d'une valeur de 3 livres, le travail entier de permutation et d'unions naturelles serait accompli en quatre ou cinq ans.

Les frais de cet échange ne seraient pas de 20 000 livres par année, ce qui représente à peu près une paie de six semaines pour les armées actuellement ou dernièrement en Irlande.

Extrait de William Petty, Œuvres économiques, Paris, 1905, vol. II, p. 176-177.

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